Le plastique c’est fantastique…

Une tribune de Rodolphe Bonnasse – CEO CA COM GROUPE

Depuis les années 50, le plastique est très rapidement devenu un incontournable de nos modes de vie moderne. Imaginez quelle révolution ce fut de pouvoir, à moindre coût, emballer toute sorte d’aliments dans un contenant jetable, une vraie révolution.

Présent dans tous les « objets de la vie quotidienne », ce matériau miracle permet tout à la fois : il peut-être extrudé, moulé, fileté, soufflé, usiné, soudé, injecté… il est hygiénique permettant une conservation plus longue sans risque de contamination, il est étanche, résistant aux chocs et léger ce qui rend le transport beaucoup plus aisé, il se plie à tous nos désirs de formes, de flexibilités, de couleurs, d’imprimés, de transparences si bien que grâce à lui,  les produits les plus fades prennent un air de fête.

Cet allié de tous, fut même salué de la communauté scientifique par un prix Nobel pour le progrès qu’il apportait à notre société d’après-guerre nécessiteuse de solutions efficaces et innovantes. Utilisé dans tous les domaines industriels, il est la réponse parfaite à une production accélérée qui a pour vocation d’équiper tous les foyers d’un confort encore impensable quelques années plus tôt.

Mais, dans toute magie il y a un côté obscur, dans tout miracle, un prix à payer… et ce n’est que des années plus tard que cette vague sur laquelle nous avons si bien surfé nous revient en pleine tête sous forme de tsunami. Victime de son succès, la production de plastique a suivi une courbe exponentielle. Des 1,5 million de tonnes produite en 1950, la production mondiale a grimpé à 359 millions de tonnes en 2018 si bien qu’on consomme aujourd’hui, chaque année, l’équivalent des 15 premières années de production… Le pire c’est qu’un 1/3 de cette production n’a aujourd’hui aucun débouché de valorisation et ne peut être réexploité. On estime que pas moins de 8 millions de tonnes de plastiques finissent chaque année dans nos océans, un vrai désastre pour les générations futures.

Au sein de l’entreprise que je dirige, dédiée à la communication de la grande distribution, j’ai personnellement à cœur de contribuer à cet effort. Ceci en commençant par des mesures concrètes comme la réduction drastique de notre consommation de gobelets plastiques, la prise en main du recyclage de nos déchets, la réduction des impressions et de consommables.

Mais également en exerçant chaque jour une influence auprès des grands décideurs du commerce qui dessinent aujourd’hui notre consommation de demain.

Il est plus que temps de mettre en place toutes les initiatives possibles pour freiner ce phénomène nocif, cela n’arrange évidemment personne, mais il est urgent que tous les acteurs agissent à leur niveau, prennent leurs responsabilités sur ce problème majeur.
De nombreuses initiatives comme le vrac, l’interdiction de la vaisselle jetable, les pailles en métal, les sacs en tissus ou en amidon sont déjà en place. Mais ce n’est pas suffisant, il suffit malheureusement de regarder notre propre poubelle pour le constater.
Nous avons tous un rôle à jouer dans ce nouveau combat, chacun peut éduquer, convaincre, choisir, renoncer, imposer, innover, légiférer, proposer, rechercher… tout un monde à réimaginer pour renoncer à notre ex-meilleur ami devenu toxique.

Rodolphe Bonnasse